Museum history
THE ORIGIN OF THE MUSEUM AND ITS COLLECTIONS
L’idée d’un établissement consacré aux sciences naturelles émerge fin XVIIIᵉ dans la période révolutionnaire et une époque où ces sciences sont très prisées. Les élites intellectuelles locales, membres de sociétés savantes et détentrices de collections, se mobiliseront durant plusieurs décennies pour parvenir à cette fin. Car si le musée des Beaux-arts et des Antiques , longtemps seul musée de la municipalité, ouvre au public dès 1795, le muséum ne verra le jour qu’en 1865.
EDUCATION AND THE BOTANICAL GARDEN
Les biens du Clergé nationalisés en 1789 et les Académies supprimées par la Convention en 1793, c’est l’État qui a la charge du jardin fondé place des Tiercerettes par l’Académie Royale des Sciences en 17281 et du couvent des Carmes Déchaussées.
En l’attente de la réforme nationale de l’éducation, l’Institut d’éducation provisoire Paganel assure l’enseignement. Des cours de sciences et de botanique y étant dispensés l’administration du jardin lui est déléguée. Celui-ci est relocalisé progressivement de la rue des Fleurs2 aux jardins de Frescati, dépendance du couvent des Carmes Déchaussées, dès 17943. La réforme du Comité de l’Instruction publique aboutit en 1796 et l’Institut est dissout avec la création de l’École Centrale qui hérite de la gestion du jardin.

Plan de la ville et des faubourgs de Toulouse par N. Chalmandrier, XVIIe (détail) - Gallica, BNF
Philippe Picot de Lapeyrouse
(1744-1818)
Philippe Picot de Lapeyrouse sera le premier titulaire de la chaire d’enseignement d’Histoire naturelle de l’École Centrale devenant par-là même le directeur du jardin botanique. Il transfère son cabinet de curiosités et les collections de l’ancienne Académie des sciences dans l’ancien couvent et y aménage une salle de démonstration pour ses futurs cours4. Antoine Ferrière, le jardinier botaniste en charge du jardin depuis 1783, investit la sacristie pour le stockage des orangers et plantes exotiques durant la période hivernale mais suite à l’envoi répété de pétitions d’habitants du quartier, alors que le préfet est favorable à l’occupation du bâtiment pour des cours de botanique ou un musée, Napoléon cède l’église au Clergé en 1806 et un mur de séparation sera construit5 .
En 1802, les Écoles Centrales sont remplacées par les lycées impériaux où les sciences naturelles ne sont pas enseignées. Picot, alors maire, crée en 1803, l’École Spéciale des arts et des sciences et peut ainsi lui rattacher le jardin botanique. Prenant quelques libertés administratives, il fait également construire la grande porte principale du jardin en 1804.
Antoine Ferrière
(1759-1835)
La création des Facultés entraîne l’absorption en 1809 de l’École spéciale par la Faculté des sciences installée rue Lakanal. Picot en devient le premier doyen y emportant les collections, le jardin perdurera ainsi que quelques cours de botanique et son fils Isidore Picot de Lapeyrouse en sera directeur6 . À sa mort en 1818, la Faculté hérite de sa collection de minéralogie, la Ville de son herbier demeuré au jardin botanique et ses collections personnelles sont dispersées, le colonel Louis Dupuy en acquiert une partie. Dans les années 1830, les locaux de l’ancien couvent des Carmes déchaussés sont investis par l’École de médecine, la création d’un muséum est compromise.
ENGAGEMENT OF THE LOCAL SCIENTIFIC COMMUNITY
La ville continue cependant à recevoir de nombreux dons d’amateurs provenant d’anciens cabinets de curiosités ou rapportés de voyages et de missions scientifiques, tels les dons de naturalia et d’ethnographie de Gaston de Rocquemaurel en 1841 et 1854. Tous sont déposés au musée des Beaux-arts et des Antiques qui devient très hétéroclite.
Jean-Baptiste Noulet
(1802-1890)
Girafe, oiseaux empaillés, dents de rhinocéros, défenses d’éléphant, roches et coquilles peinant à trouver leur place parmi les tableaux, momies, médailliers, vases égyptiens et épées de cérémonie des Capitouls, sont autant d’arguments pour ceux qui expriment la nécessité d’un nouvel espace. Jean-Baptiste Noulet affirme publiquement ce désir dès 18377 et déplore l’amoncellement sans classification qui rend les visites laborieuses8.
En 1839, le Journal de Toulouse publie un appel aux dons d’Armand de Quatrefages du Bréau, récemment nommé à la chaire de zoologie, afin de créer un cabinet d’Histoire naturelle indiquant "qu’un établissement de ce genre ajouterait de l’éclat à [Toulouse]”9. Quant à Alexandre Leymerie il avance le manque de place propice à l’étude à la faculté, notamment de la collection Lapeyrouse. Nombreux sont les naturalistes et amateurs locaux allant en ce sens, en 1853, puis en 1858, l’Académie royale des sciences, inscriptions et belles lettres forme une commission10 afin de soumettre à la municipalité un projet de cabinet d’histoire naturelle situé dans les étages du musée des Beaux-arts et des Antiques11. Cette proposition n’aboutira pas en dépit des collections existantes et des promesses de dons12.
Gaston de Rocquemaurel
(1804 - 1878)
Crâne et mandibule d’hippopotame, don de Rocquemaurel à la ville, photo. Julia Vila – coll. muséum, MHNT.OST.1996.32
Agathine perdrix, Sénégal, don de Rocquemaurel à la ville – coll. muséum, MHNT.GAST.2001.3
Lophiodon lautricence, Tarn, étudiée par Noulet en 1851, photo. : Yves Laurent – coll. muséum, MHNT.PAL.2010.0.116
Extrait du Journal de Toulouse, 18 mai 1844, installation de la girafe aux Augustins – Rosalis
Alexandre Leymerie
(1801 - 1878)
Édouard Filhol
(1814 - 1883)
Lors d’une séance de l’Académie, le 8 mai 1861, le sujet est de nouveau évoqué par Florentin Astre. Édouard Filhol, conseiller municipal et directeur de l’École de médecine, où sont déjà conservées des collections de sciences, propose d’accueillir le muséum dans une partie inoccupée des locaux de l’école qui se trouve toujours dans l’ancien couvent des Carmes déchaussés. Le projet est adopté par la municipalité du maire Jean Patras de Campaigno.
The opening and guidelines
Après des travaux d’aménagement, le musée est inauguré le 8 juillet 1865. Filhol en devient de facto directeur et joint ses collections aux nombreux dons de la communauté scientifique13, collections de la Ville dont les naturalia du fonds Rocquemaurel conservées jusqu'alors au musée des Augustins et achats spécifiques qui constituent le fonds initial14.
Le musée, dont l’entrée se fait par un escalier extérieur depuis le jardin des plantes, occupe deux des salles du premier étage du bâtiment et Eugène Trutat est nommé conservateur.
Porte du Jardin des plantes, allées Saint Michel (actuelle allée Jules Guesde), photo. E. Trutat, avril 1900 – coll. muséum, MHNT.PHa.912.T052
Plan du rez-de-chaussée, du 1er étage et du 2ème étage et coupe. (13 mai 1863) - AD31, cote PG 1156
Les périodiques et sociétés savantes se font l’écho de cette ouverture récente, des scientifiques venus visiter l’établissement et des études réalisées sur les collections. Outre le partage des découvertes à travers des articles et appels à contribution, elles favorisent les dons les échanges d’objets, en France et au-delà.
En 1866, à l’initiative d’Isidore Guitard et de Filhol la Société d’Histoire Naturelle de Toulouse voit le jour. La majorité de ses membres a contribué à la constitution des collections du muséum où elle est domiciliée et tient ses séances19. Elle a pour but l’étude des sciences naturelles qu'elle publie dans ses bulletins avec un intérêt particulier pour ce qui touche à la région et organise des excursions. À l’origine, elle participait également à l’enrichissement des collections du musée en lui transmettant les livres et objets qui lui étaient offerts20.
Étienne Sairac
(1803 ca - 1880 )
Ursus spelaeus monté par Trutat et Sairac (MHNT.PAL.2007.0.12), photo. : E. Trutat - coll. muséum, MHNT.PHa.138.B69.007
« Galerie des cavernes ». On distingue le Megaloceros giganteus des tourbières de Monaincha en Irlande (MHNT.PAL.2007.0.11) et l’Ursus spelaeus monté par Trutat et Sairac (MHNT.PAL.2007.0.12), photo. : E. Trutat - coll. muséum, MHNT.PHa.138.T.048
Les principales collections constitutives du fonds initial du muséum de la main d’E. Trutat – coll. muséum, cote A.06.11.14
L’une des salles montre ce qui fut une première en Europe15 : la Galerie des cavernes où sont exposés, classés par période16, les produits de fouilles des grottes préhistoriques régionales provenant majoritairement de la collection Filhol. Pour alimenter cette galerie des campagnes de fouilles, en partie financées par le Ministère de l’Instruction publique, sont menées par le muséum, notamment à L’Herm, Bédeilhac, Niaux et Lombrives. Elles permettront également d’effectuer de nombreux échanges17 ainsi que le montage par le préparateur Étienne Sairac et Eugène Trutat18 de l’une des pièces majeures exposées : un ours des cavernes.
Trutat et Cartailhac, quant à eux, rachètent Matériaux pour l’histoire primitive et naturelle de l’homme à Gabriel Mortillet en 1869 et installent son siège au muséum. Ces deux revues échangent avec divers savants, sociétés et institutions à travers le monde et Émile Cartailhac entretiendra une correspondance fournie avec nombre d’entre-eux.
L’Exposition universelle de Paris de 1867 est également une opportunité de valoriser l’activité du musée. Émile Cartailhac, alors attaché au muséum, participe avec Gabriel Mortillet et Louis Lartet à l’élaboration de la Galerie du travail dans laquelle figurent des collections du muséum. C’est également à cette occasion que le muséum acquiert des poissons des mers du Nord par l’entremise d’Herman Baars
Afin d’accroître les collections de zoologie et sur les recommandations du Muséum de Paris, Victor Bonhenry ancien élève de Théodore Poortman intègre l’établissement en tant que préparateur en 1868. À son arrivée, son laboratoire est tout d'abord installé "maison Touranton" puis "maison Causidou" et transféré dans l'ancienne école des Frères rue du Jardin des plantes (actuelle rue Lamarck) en 1869. Après plusieurs déménagements, l’atelier intègre le bâtiment du muséum.
Bonhenry qui est également en charge de la conservation des collections accroît significativement le fonds initial. Il constitue aussi de petites collections pédagogiques pour les écoles locales et forme amateurs et collectionneurs dans son atelier. En parallèle, en 1891, il ouvre son atelier commercial.
La taxidermie est une affaire de famille, Pauline Bonhenry, son épouse est spécialisée dans la naturalisation des oiseaux dont Émile Cartailhac a dit “qu’ils semblaient s’envoler sous ses doigts”. Le muséum conserve quelques spécimens qu'elle a réalisé.Taxidermiste reconnu, Bonhenry a été courtisé par de nombreux établissements "jusqu’en Amérique du Sud" et malgré des tensions avec certaines directions, il a fait toute sa carrière au muséum jusqu’à son départ en retraite en 1907.
"Toulouse - Laboratoire - allées St Michel tannin", photo. : E. Trutat – coll. muséum, MHNT.PHa.1018.18.075
Le préparateur Bonhenry et la chasse au bec-croisé des sapins au Jardin des plantes, Catalogue raisonné des oiseaux observés dans les Pyrénées françaises et les régions limitrophes, Adrien Lacroix, 1873-1875 - B.M. de Toulouse, Rosalis
Durant ces premières années, les collections se sont principalement enrichies par des échanges et dons. Parmi ces derniers, des oiseaux offerts par Léon Soubeiran en mars 1866, des spécimens issus des fouilles d’Albert Gaudry à Pikermi, des fossiles de Jean-Baptiste Rames, trois petits de hyène tachetée de la Ménagerie des Indes des frères Pianet , des pièces des dolmens régionaux étudiés par Émile Cartailhac ou des ossements fossiles, trouvés lors des travaux d’installation de la voie ferrée d’Auch à Tarbes, par la Compagnie des chemins de fer du Midi en 1869.
De façon ponctuelle, la municipalité réalise des achats visant à compléter les lacunes, ainsi la collection entomologique Lucien Piette en mai 186621 bien que le Dr Maurice Bouchage s'y oppose, estimant que la somme est exorbitante pour "l'achat de mouches et d'insectes qu'il est si facile de se procurer".
Dans le contexte politique tendu de la fin du Second Empire22, le statut d’Édouard Filhol, à la fois conseiller municipal, directeur de l’École de médecine qui dépend de l’État et du muséum qui dépend de la municipalité génère une polémique23. Bien que les Républicains aient remporté les élections municipales de 1865, Jules Amilhau et Filhol, candidats officiels de l’Empire, sont nommés maire et adjoint. La nomination d’Amilhau semble convenir à tous les bords, cependant, en désaccord avec la préfecture, il démissionne en juin 186624. Une commission dirigée par Filhol le remplace et le conseil municipal, majoritairement d’opposition, est dissout en août25.
En 1870, Léonce Castelbou, opposant26 modéré, est le rapporteur de la commission chargée d’étudier la gestion du muséum. Le rapport est à charge27 et le musée est administrativement détaché de l’École en avril 1870 dont Filhol conserve le poste de directeur.
Histoire de l'élection municipale de 1865 : documents officiels et autres / réunis et mis en ordre par Alphonse Brémond, 1867 - Gallica, BNF
Hémimandibule gauche d'Hipparion gracile Kaup, 1833, coll. Gaudry, photo. : Y. Laurent - coll. muséum, MHNT.PAL.2013.0.1020.1
Ménagerie des Indes de Mons dite Pianet
(1834 - 1903)
« Grande salle du musée, 1871 » (Galerie Filhol), photo. d’Eugène Trutat – coll. muséum, MHNT.PHa.916.3.29
Plan du muséum sous la direction Filhol, issu du Muséum et son Histoire de Gaston Astre – coll. muséum, cote D 575, Rosalis
The successive heads of the museum
En l’attente d’une nouvelle direction, Eugène Trutat assure l’intérim.
Bientôt, la IIIe République, la défaite cuisante de la Guerre franco-allemande, la perte de l'Alsace-Lorraine, la crise financière, la répression sanglante de la Commune et les déportations. À Toulouse, la garde nationale se soulève le 25 mars 1871 suite au remplacement du préfet Armand Duportal qui avait pourtant remis l'Arsenal à l'armée du général Nansouty le 19. Elle proclame la Commune et en propose la présidence à Duportal. Cette Commune éphémère s'achève le 27 mars.
Durant l’année 1871, le musée reçoit notamment les collections Henri Capelle et Henri Magnan.
PREHISTORIC ARCHAEOLOGY AND COMPARATIVE ETHNOGRAPHY
L’année suivante, la municipalité après avoir consulté l’Académie des sciences et belles lettres, nomme Jean-Baptiste Noulet directeur. À cette occasion, il offre sa collection au muséum “à titre d’hommage à la ville”. Sous sa direction, le musée s’étend à l’ensemble du premier étage du bâtiment et une bibliothèque est installée. Ce gain d’espace, ses études en archéologie comparée ainsi que la politique d’expansion coloniale de la Troisième République favorisent l’acquisition de collections ethnographiques perçues comme éléments de comparaison avec les artefacts préhistoriques.
Voyageurs, scientifiques, militaires, agents administratifs et négociants offrent à leurs retours de voyages bon nombre d’objets et d'animaux ; parfois vivants dont l'espérance de vie est limitée sous le climat du jardin zoologique (à cette époque où il neige encore à Toulouse) et qui terminent assez rapidement sur la table de dissection de Bonhenry. Le muséum a ainsi réalisé de nombreuses transactions auprès des frères Alexis Savès et Théophile Savès, commerçants d’antiquités toulousains installés quartier de la Terrasse et implantés en Kanaky-Nouvelle-Calédonie.
Le Musée des beaux-arts et des antiques (Augustins) qui abrite encore l'École des beaux-arts et ce jusqu'en 1895, entame des travaux de grande envergure en 1868. En 1872, Cartailhac déplore que les collections ethnographiques de Rocquemaurel qui y sont demeurées ne soient plus exposées convenablement, l'accroissement des fonds archéologiques (notamment avec le fonds Edward Barry) nécessitant une réorganisation des vitrines et empiétant sur "le musée ethnographique" (la galerie Rocquemaurel des Augustins). Il souhaite que la municipalité s'en préoccupe et que cette galerie ethnographique soit réorganisée, les numéros de vitrines ne correspondant plus à ceux du catalogue. Dans son Nouveau guide de l'étranger à Toulouse de 1876, Gimet en parle ainsi : "une de ces galeries si instructives pour ceux qui ne voyagent pas ; galeries qui étalent sous nos yeux [...] l’histoire de la civilisation par l’industrie dans les points où elle touche à l’art" et appelle les collectionneurs aux dons. En 1878, la communication des dernières acquisitions océaniennes du muséum par voie de presse permet à la direction de de réitérer le vœu de voir les fonds ethnographiques réunis "dans un local plus vaste". L'arrivée du fonds Gallieni au muséum en 1883 est l'opportunité pour Rué de relancer ce sujet en conseil municipal indiquant qu'il serait souhaitable de voir ces deux collections réunies dans un même établissement.
Trutat est remplacé par Bonhenry pendant qu'il prépare sa licence de sciences naturelles à Paris entre août et décembre 1878.
En 1879, Jules Ferry, alors ministre de l'Instruction publique et grand promoteur de la colonisation, visite le muséum le 21 septembre lors d'un passage à Toulouse et Noulet obtient un crédit de la mairie Ébelot pour la publication d'Archives du musée d'histoire naturelle qui ne connaîtra que quatre volumes suite à la suppression de ce budget.
Le 10e congrès de l'Association française pour l'avancement des sciences de 1881 se tient à Alger, Trutat s'y rend avec Georges Ancely et Félix Régnault, également photographes et immortalise son voyage. Ce dernier fouille des dolmens à Aïn Benian (Guyotville) durant séjour et Trutat achète un lot d'objets ethnographiques à Abraham Moraly pour le musée.
Le muséum sous la direction de Noulet, Muséum et son Histoire, Gaston Astre – coll. muséum, cote D 575, Rosalis
Entrée de l'Exposition internationale de Géographie de Toulouse, photo. : Trutat - coll. muséum, MHNT.PHa.1824.A.004.2
Benjamin Balansa
(1825 - 1891)
Théophile Savès
(1855 - 1918)
En 1884, les scientifiques locaux participent à l'organisation de l'Exposition "internationale" de géographie de Toulouse qui se tient dans à l'ancien collège Sainte-Marie place Saint-Sernin. Cartailhac, Trutat, Gourdon, Joseph Montano, Quatrefages, Gabriel Mortillet, Gustave Marty, Désiré Charnay, Cau-Durban y sont, entre autres, récompensés.
En 1887, afin d’accueillir l’Exposition internationale de Toulouse qui se tient de mai à octobre, le Jardin des plantes est réaménagé à la défaveur du jardin botanique. En août, sur ordre de l'adjoint au maire Léopold Mabilleau le fonds ethnographique Rocquemaurel resté au musée des Augustins est transféré au muséum.
Entre 1872 et 1890, année du décès de Jean-Baptiste Noulet, le musée s’enrichit des collections Armand Peyre, Alexandre Leymerie, Adrien Lagrèze-Fossat, Chelle, Jean Moura, Joseph Gallieni (mission Haut-Sénégal et Niger), Auguste Vaquier et Eugène Belleville.
Cette même année en décembre, une commission de surveillance du muséum est formée, elle est composée du maire Aimé Barthélemy également professeur de sciences à la faculté, Achille Lavocat, Louis Lartet, Jeanbernat, Nassans, Calvinhac et Rué.
PHOTOGRAPHY, A TOOL FOR SCIENTIFIC RESEARCH
Eugène Trutat, conservateur du muséum depuis son ouverture, devient directeur en 1890.
Zoologiste, pyrénéiste, il a notamment étudié le desman des Pyrénées sur lequel il publie en 1891.
Il est l’un des pionniers de la photographie et a contribué, en 1875, à la création de la Société de photographie de Toulouse aux côtés de Charles Fabre.
Il documente richement ses activités notamment ses missions sous la tutelle du Ministère de l'Instruction publique, les excursions et congrès des sociétés savantes. Outre ses études des anciens glaciers pyrénéens et espagnols en 1881 et de la faune quaternaire des musées italiens en 1888, il immortalise également considérablement Toulouse et sa région ainsi que ses ascensions avec des guides dans les Pyrénées en compagnie de Félix Régnault, Maurice Gourdon, Henry Russell ou encore Fabre.
Convaincu de l'utilité de la vulgarisation scientifique, il organise à l'appui de projections des conférences publiques de zoologie et photographie dont on trouve des traces dans la presse à partir de 1882 au musée et à l'université. Sadi Carnot inaugure les nouveaux locaux de cette dernière tout proches du muséum en mai 1891.
Toulouse : jardin des plantes démolition du puits à roue, février 1896, photo. : E. Trutat - coll. muséum, MHNT.PHa.912.T063
Le poste de conservateur est transformé en poste d’aide naturaliste en 1892 et est attribué à Armand de Montlezun qui deviendra par la suite secrétaire. Ayant travaillé avec Victor Bonhenry, il réalisera de petits montages et l’entretien des collections jusqu’en 1914, cependant que la naturalisation des gros spécimens est confiée à la maison Bonhenry-Lacomme.
À la création du Musée d'art décoratif ancien et exotique (Musée Saint-Raymond) en 1892, voulu comme un musée d'art et d'histoire désigné comme "le Cluny toulousain", les fonds ethnographiques Rocquemaurel (intégré quelques années auparavant) et Gallieni y sont transférés. Cartailhac indique cependant que le muséum conserve "tout ce qui pourrait être terme de comparaison pour notre âge de pierre" à savoir, une partie de l'outillage et armement océanien. Cependant, en dépit de la nouvelle répartition qui semble se dessiner, peu après ce transfert le muséum réceptionne les collections paléontologiques et ethnographiques de Madagascar de Joseph Gallieni, Aristide Maria et Gustave Julien.
Inauguration de la faculté de médecine par Sadi Carnot, 20 mai 1891 – coll. muséum, MHNT.PHa.1521.T.008
Gustave Julien
(1870 - 1936)
Outre les dons et achats, le muséum de Toulouse bénéficie en 1891 d'un envoi d'environ deux cents items du Muséum ethnographique des missions scientifiques (Musée d'ethnographie du Trocadéro) par le biais du Ministère de l’instruction publique qui distribue régulièrement les doubles des échantillons aux musées de l’ensemble du territoire. Il comprend des artefacts issus de missions dont celles de Brazza et Pecile, Michaud, d'Albéca, Georges Révoil, Léon de Cessac ou encore Beauguillaume. Il a été réalisé à titre d'échange contre des costumes pyrénéens ayant figuré à l'Exposition universelle de 1889 et destinés à rejoindre la nouvelle galerie du Trocadéro créée par Armand Landrin et Théodore Hamy.
Au départ en retraite d’Eugène Trutat en 1900 le musée s’est enrichit de quatorze mille de ses tirages et plaques de verres : vues de Toulouse, excursions régionales et voyages, objets de collections, galeries et personnalités. Un échange avec Cartailhac nous indique qu'il continuera à fournir des photographies à ses collègues pour illustrer leurs publications et conférences.
Sous sa direction, on note les dons d’Étienne Cuguillère et Édouard Harlé.
La collection photographique Eugène Trutat à Toulouse 27 déc. 1984, FR3, JT Toulouse – Archive INA
ADMINISTRATIVE COMMITTEES
Après le départ de Trutat et jusqu'au rétablissement de poste du direction en 1944, le muséum est géré par différentes commissions. Ces commissions regroupent des universitaires et personnalités impliquées dans les musées de la ville, certains présents dès l'origine du muséum, et des élus. Ils ont donc une vue d'ensemble sur les activités de chaque établissement mais tant que la faculté et le muséum cohabitent dans le même bâtiment, les points de vue s'affrontent régulièrement.
THE TECHNICAL COMMISSION (1901–1907)
Henri Ribaut
(1872 - 1967)
En 1901, le poste de directeur est supprimé et une commission “municipale et extra-municipale” composée d’une vingtaine de personnalités scientifiques et politiques locales, dite Commission technique, assure la gestion des collections et de l’établissement. Parmi ses membres se trouvent Cartailhac, Gaston Astre, Dominique Clos, Félix Garrigou, Armand de Montlezun, Gaston Moquin-Tandon, Henri Ribaut, Adolphe Prunet, Louis Roule, Louis Bræmer, Paul Feuga ou Honoré Serres. Lors de la première séance en février, Feuga, adjoint au maire, indique qu'il est probable que le bâtiment soit cédé à l'université dans un futur proche (la date de 1903 est précisée ultérieurement) et que le musée pourra trouver "une demeure plus confortable, mieux aménagée". À ce moment, la mission de la commission consiste donc essentiellement à "préserver les collections et à les enrichir si possible, dans la limite des allocations prévues par le budget municipal".
Sous l'impulsion de plusieurs membres dont Cartailhac qui souhaite organiser un "musée régional ou pyrénéen", la Commission technique affirme l'identité géographique du musée en mettant en valeur ses collections régionales.
Cartailhac défend également le maintien du laboratoire de photographie au muséum avançant que le matériel est déjà présent et que la photographie est "désormais normale à la vie d'un grand musée" contre l'opposition de Bræmer qui est aussi très critique sur la tenue des inventaires et du musée sous la direction Trutat. Le laboratoire est maintenu quoiqu'il soit précisé que "contrairement aux précédents, la photographie soit réduite à n'être que l'auxiliaire des sections du musée [...] et ne pas créer un besoin pour la photographie". Une commission de photographie est créée composée de Bræmer, Astre, Suis, Prunet et Jammes.
Cette même année, le musée acquiert ce qu’il subsiste de la collection Édouard Lartet et Louis Lartet, auprès de leur héritier Jean-Jacques Costes. En 1847, Édouard Lartet avait proposé à la vente sa collection ainsi que son terrain de fouilles de Sansan à la ville. L’offre ayant été déclinée malgré l'engouement des scientifiques, c’est Paris qui en fit l’acquisition. Le volume acheté à Costes est cependant conséquent, le local où elle est entreposée est donc loué par la ville afin qu’Émile Cartailhac puisse en dresser l’inventaire. Ceci fait, il fait transféré la portion qui concerne l'archéologie au musée Saint-Raymond.
En 1902, Cartailhac suivi par Louis Roule met en place des "causeries-promenades" dans les galeries d'anthropologie et de zoologie.
Proposition d'inscription des noms vernaculaires sur les étiquettes et disparition de l'isard, extrait des PV de la commission, 1903 - archives muséum, A 06 12 43
Homoptera sp. de la coll. Ribaut, photo. : Daniel Martin - coll. muséum, MHNT.CUT.2013.0.693
Victor Besaucèle
(1847 - 1924)
Cubitus Cardaillac ?
Édouard Lartet
(1801 - 1871)
Victor Paquier
(1870-1911)
Le manque de place dans les galeries conduit à une réorganisation de la répartition des collections au sein des désormais trois musées de la ville et au transfert d'une nouvelle partie des collections ethnographiques à Saint-Raymond en l'attente de la création "d'un musée ou d'une galerie qui réunirait toutes les collections que la Ville possède et en permettrait un classement scientifique" ; musée qui n'adviendra jamais. Ainsi, les fonds Gallieni et Maria pendant que certains fonds "termes de comparaison précieux pour [la] galerie préhistorique (par exemple les collections d'Océanie)" sont conservés au muséum.
Fin 1907, année qui voit le départ en retraite de Bonhenry, la commission soumet un projet de réorganisation de la commission et propose d'engager des travaux de réaménagement de l'étage afin, notamment, d'installer une salle de botanique. Cette galerie a pour but une meilleure conservation des herbiers et surtout, la présentation publics d'autres types de collections - qu'il faudra acquérir - à destination du grand public tels des champignons comestibles et vénéneux.
Projet d'exposition de géographie dans la salle de botanique - archives muséum, A 06 5 3
Extrait de l'arrêté du maire Jean Rieux concernant la réorganisation du musée, PV de la commission, 1907 - archives muséum, A 06 12 43
Ce projet affirme également la volonté de développer un musée soit d'éducation populaire, il est adopté par la mairie et Rieux indique qu'il envisage d'adjoindre le presbytère aux locaux et qu'il est en relation avec le ministère pour récupérer la partie des locaux prêtés à la faculté depuis 1887. Pour ce faire, la commission décide de consacrer la moitié du budget des deux années suivantes aux travaux ce qui réduit celui alloué aux acquisitions.
En l'attente de pouvoir réaliser les acquisitions nécessaires à l'organisation de la galerie de botanique, Cartailhac propose d'y organiser temporairement une salle de géographie physique présentant des cartes, des plans et des collections géologiques. Il nourrit ce projet depuis de nombreuses années et faute d'espace au muséum avait envisagé de l'organiser à l'Hôtel d'Assézat par le biais des sociétés savantes.
Parmi les acquisitions de cette période, le musée reçoit notamment de l'industrie lithique égyptienne d'Heywood Seton-Kaar, de la faune quartenaire de Gustave Chauvet en 1902, un lot préhistorique d'Adèle Filhol née Péligot en 1904, six cents espèces de coléoptères du Viêt Nam de la part de René Bourret et son frère et un lot de Jacques de Morgan en 1906.
René-Léon Bourret
(1884 - 1957)
THE MUSEUM COUNCIL (1908–1937)
Jules Mourié
Louis Mengaud
(1876 - 1957)
En 1912, les locaux du second étage, occupés par le laboratoire et servant d’espace de stockage depuis 1907, deviennent la salle de botanique Dominique Clos. Mais le musée continue à manquer de place. Bien que très avancées, les démarches entamées avec le soutien de Jules Julien pour récupérer les locaux du rez-de-chaussée encore occupés par la Faculté de médecine et pharmacie sont interrompues par la Première Guerre mondiale. En outre, l’école de puériculture, créée en 1913, dispense une partie de ses cours dans l’amphithéâtre de la faculté puis en 1924, quand devient l’Institut de puériculture la municipalité signe un bail de dix-huit ans lui attribuant une partie de cet espace (les laboratoires de pharmacie seront déménagés en 1926).
La fin des années 20 et les années 30 voient donc de nombreux aménagements des galeries et l’extension des salles d’exposition au rez-de-chaussée et second étage. Dès 1930, l’entrée du muséum, après réfection de l’amphithéâtre où se tiennent désormais les conférences, se fait par les allées Saint-Michel, actuelle allée Jules Guesde.
À partir de 1908, la composition et le fonctionnement de cette commission sont modifiés et elle prend le nom de Conseil du musée. Il comprend des conseillers municipaux, un administrateur nommé parmi les assistants et des conservateurs adjoints recrutés pour deux ans dont sont Victor Paquier, Louis Mengaud, Henri Bégouën, Alexis Duffour, Gaston Astre, Albert Lécaillon, Henri Vallois ou Charles Jacob.
Après le départ de Bonhenry, Armand de Montlezun qui a travaillé au laboratoire avec lui, assure les travaux d’entretien et le montage des oiseaux et petits animaux jusqu’à sa mort en 1914. Les gros spécimens sont confiés à la Maison Bonhenry-Lacomme jusqu’en 1918, date à laquelle Philippe Lacomme, qui à son tour a acquis une belle renommée d’artiste animalier, est recruté en tant que conservateur technique ; en 1911, il a publié un article sur sa technique de montage des gros animaux utilisée pour la naturalisation de l'éléphant Punch et basée sur le montage d’une charpente en bois sur laquelle reposent des éléments en liège, matériau léger permet la sculpture de détails anatomiques. Par la suite, il fera encore évoluer cette technique notamment lors de la restauration de la girafe empaillée en 1844 par Fleury Traverse.
Lucien Blanc commence son apprentissage au laboratoire en 1928.

L'Art méridional : beaux-arts, littérature, 1er janvier 1906 - Rosalis
Film tourné au muséum et jardin, Joseph Mandement, 1918 - coll. numérique muséum
Lucien Blanc
(1914- ? )
Galerie de préhistoire, collections ethnographiques en panoplie, Une des salles du museum d'histoire naturelle, 1921, photo. : Georges Chevalier - musée Albert Kahn, A26179X
Une vitrine du Musée : ossements trouvés dans les Grottes, 1921, photo. : Georges Chevalier - musée Albert Kahn, A26176
Une vitrine du du museum d'histoire naturelle, 1921, photo. : Georges Chevalier - musée Albert Kahn, A26181
En 1918, un tournage est organisé au muséum et Joseph Mandement immortalise sur pellicule le nouveau préparateur, Émile Cartailhac, Henri Bégouën et Louis Capitan.
Cartailhac meurt lors d'un voyage à Génève en 1921. Savant reconnu et pilier de la vie culturelle et politique de Toulouse, l'exposition Œuvres et souvenirs d'Émile Cartailhac lui rend hommage au muséum en mars 1922. À cette occasion, la commission commande un tirage en bronze de son buste par le sculpteur Victor Ségoffin tiré par la fonderie Andro.
Les années 30 voient l'organisation d'expositions temporaires dans les musées de la Ville. Le muséum présente notamment Préhistoire et folklore de la région en 1933 avec des prêts de Jacques Bégouën et Pifteau à l'occasion du 66e Congrès national des sociétés savantes, Sujets envoyés par le Muséum national en 1934, Objets rentrés depuis deux ans en 1937 en présence d'Henri Labouret et Léon Palès et Masques des peuples primitifs d'Afrique et d'Océanie en 1939. Ces expositions sont le support de conférences et Bégouën en fait également sur la station de radio Toulouse-Pyrénées.
Ville de Toulouse : Musée d'histoire naturelle, A. Lécaillon, L. Mengaud, 1923 - coll. muséum, A 139, Rosalis
Henri Vallois
(1889 - 1981)
Parmi les acquisitions notables durant cette période, le muséum achète des boîtes scolaires et flacons du Jardin d'agronomie tropicale de Nogent ainsi qu'une série de champignons en argile auprès d'Eugène Trablit en 1912, des items australiens auprès de Oldman, Ethnographical Specimens en 1913 et trois séries d'items des missions Labouret en Afrique de l'Ouest. Il réalise des échanges de momies animales avec le muséum de Lyon en 1910 et d'un hamac avec le muséum de la Rochelle en 1936. Le préparateur Philippe Lacomme reproduit une série de bustes moulés sur le vif par Léon Palès alors médecin au Tchad. Il reçoit la dépouille de l'éléphant Punch du Cirque Pinder, un lot de la mission Créqui-Monfort de Courtivon du Trocadéro en 1908, les collections de Félix Régnault cédée par sa veuve Angèle Régnault en 1909, Maurice Gennevaux transmise par sa sœur Thérèse Barbaza en 1911, Pierre Joulin et Frédéric Pujat en 1917 et Paul Romieu en 1918.
Musée de l’Homme ??? et 1942. Ce dernier comprend des objets issus des collectes de Georges Révoil, Henri Labouret, Victor Schœlcher ou Pierre Savorgnan de Brazza. --> ? Erreur BDD, infos archives contradictoires, à corriger (voir archives échange 1942).
Avec l’arrivée des importantes collections Gérard Azaïs, Victor Besaucèle, H.W. Brölemann, Jean Thomas, Henri Galibert, les mammifères du Muséum national en 1933 et les transferts au muséum des collections ethnographiques (hors Asie) du musée Saint-Raymond, le besoin d’espace se fait toujours pressant.
Gaston Astre
(1896-1975)
THE SURVEILLANCE COMMITTEE (1937–1944)
En 1937, la commission prend le nom de Commission chargée de la surveillance du muséum. Elle est toujours composée de membres du Conseil municipal, de professeurs et de spécialistes rejoints, entre autres, par Paul Dop et Albert Sallet. Le début de la Seconde Guerre Mondiale conduit à la mobilisation de l’aide préparateur Lucien Blanc. Par ailleurs, les difficultés d’approvisionnement en matériel compliquent l’exécution des travaux d’entretien et de naturalisation.
La Commission ne se réunira qu’en décembre 1943, les conservateurs conviennent que ce mode de gestion n’est pas adapté et proposent une nouvelle organisation.
THE MUSEUM ARCHIVES
Louis Méroc
(1904 - 1970)
En janvier 1944, la Commission propose à la municipalité de rétablir le poste de directeur, ce dernier serait nommé parmi six conservateurs tout en maintenant une Commission consultative. La demande est validée et Gaston Astre prend le poste en mai. Les conservateurs sont Raymond Despax, Henri Gaussen, Duffour, Bégouën et Louis Méroc.
La guerre se poursuit et la salle des pas perdus, consacrée aux expositions temporaires, est réquisitionnée pour la distribution des titres de ravitaillement. Cependant les déménagements de salles et les travaux se continuent, des fenêtres sont posées sur les arcades, le cloître est aménagé en jardin et un escalier intérieur est achevé en 1945, date à laquelle le préparateur Lacomme prend sa retraite et Blanc prend la suite. Les galeries quant à elles seront améliorées et réaffectées jusqu’en 1948.
Depuis 1946, le jardin zoologique dépend de la direction du muséum et le jardin des plantes est de nouveau une annexe du muséum, au même titre que le jardin botanique, ils sont donc gérés par les conservateurs.
Gaston Astre, à travers la publication des Livres du muséum, reste une référence en matière d’histoire de l’établissement et des collections, ses ouvrages et articles permettant la documentation de nombreux objets et spécimens.
Entre 1944 et 1962, le muséum reçoit les dons et legs de Marie Bertrand, petite fille de Gustave Marty, de Roger Bibent, en mémoire de son oncle Justin Bibent, de René de Naurois, de Louis Méroc, Raymond Suran et du legs de Paul Marius Dufaut.
Plans du muséum en 1950, Le muséum d'histoire naturelle et ses galeries - coll. muséum, D 643, Rosalis
THE CHILDREN'S LIBRARY
Claudine Sudre
(1935 - 2009)
Claudine Sudre est nommée conservatrice en cheffe en 1962 et prend la tête de l’établissement. Sous sa direction, le muséum connaît une nouvelle réorganisation. L’amphithéâtre musée est destiné à la création d’une salle de spectacle, le théâtre Sorano ouvre ses portes en 1964, ce qui conduit à une importante relocalisation des collections dans le musée qui voit son espace réduit.
Par ailleurs, les travaux effectués sur le mur de séparation génère une humidité excessive qui touche les galeries de préhistoire et d'ornithologie et conduisent à un déménagement et une intervention en urgence sur les oiseaux.
Jean-Pierre Barthès intègre l’établissement aux côtés de Blanc en 1968, ce dernier quitte le muséum en 1974. Parmi les réalisations notables de Barthès, un renard commun pour lequel il a été récompensé du titre de meilleur ouvrier de France en 1981.
En 1975, Claudine Sudre met en place la Bibliothèque enfantine du muséum dont il se dit qu'elle serait la seconde en France.
En 1987, la découverte du site paléontologique de Montréal du Gers, toujours exploité à ce jour, permet d’enrichir les collections de vertébrés du Miocène. Durant cette période, s’ajoutent également aux fonds les dons et achat Raymond Carrerot, Louis de Bellegarde, François Fontan et Roger Reboussin.
Durant sa direction, Claudine Sudre soutient une cadence d'expositions temporaires assez soutenue.
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Le Théâtre Sorano en 1964, année de son ouverture. Ancien amphithéâtre de l’École de médecine conçu par Urbain Vitry en 1831 et inauguré en 1837. Après une réfection entre 1927 et 1931 il est alloué au muséum et en devient l’entrée principale jusqu’en 1960, photo. : André Cros – Archives Municipales de Toulouse, cote 53Fi4442
La bibliothèque jeunesse du muséum en 1987 – photo. : Michel Viard, Ocim
RENOVATION OF THE BUILDING
En 1997, la charpente du bâtiment montre de sérieuses faiblesses. Les collections sont déplacées et le muséum ferme au public. Ce déménagement contraint permet une visibilité des collections, qui pour certaines sommeillaient dans des tiroirs depuis des décennies, et d’en commencer l’inventaire informatisé.
Jean-Pierre Barthès effectue la restauration de l’éléphant Punch et en 2013, alors retraité depuis 2007, il participe à la naturalisation de Cannelle, la dernière ourse de souche Pyrénéenne. Aujourd’hui, les activités du laboratoire, qu’elles visent à la conservation ou à l’enrichissement des collections, sont toujours aussi diversifiées.
Le projet de rénovation, conduit par Jean-François Lapeyre épaulé d’un Comité scientifique, dont Georges Larrouy est président et dont fait partie, entre autres, Francis Duranthon, aboutit à l’ouverture du nouveau muséum début 2008. Cette refonte architecturale et muséographique voit également l’adjonction d’un nouveau site : les Jardins de la Maourine à Borderouge.
Les nouveaux espaces du musée présentent les naturalia par discipline suivant la classification scientifique, un échantillon du mobilier préhistorique et les collections ethnographiques sont organisées par fonction de façon similaire à celle décrite par Roschach dans sa description de la galerie des Augustins.
Le Jardin botanique Henri Gaussen est quant à lui géré par l’université Paul Sabatier.
Si le musée est jeune, au regard d’établissements créés au XVIIIe, son histoire est ancienne, dense et liée à celle des scientifiques et amateurs du Midi toulousain. Du point de vue de l’histoire des sciences, l’implantation géographique du muséum a été déterminante dans la constitution des fonds de préhistoire et de paléontologie. Pour autant, les autres disciplines ne sont pas en reste et sont représentées par de précieuses collections dont l’enrichissement, régional ou international, doit autant aux scientifiques qu’aux amateurs passionnés.
Chantier de rénovation du muséum, photo. : G. Fleury
Musée de Toulouse Notice des objets dont se compose la galerie ethnographique, Ernest Roschach, 1858 - coll. muséum, A 06 04 09, Gallica
TIMELINE: THE MUSEUM IN A HISTORICAL AND SCIENTIFIC CONTEXT
Quelques dates autour des collections et de la vie du muséum depuis ses origines jusqu’à aujourd’hui. Cette frise, non exhaustive, présente des dates marquantes de la mise en place et l’évolution de l’établissement en lien avec l’histoire locale, nationale et internationale ainsi que quelques évènements scientifiques.
Notes
- Le jardin initial occupera brièvement la place des Tiercerettes (1728-1729) avant d’être relocalisé Porte Matabiau, rue Saint-Bernard (“Les jardins botaniques à Toulouse au XVIIIe”, Jacques Vassal, L’Auta oct. 1999 – Gallica, BNF).
- Durant toute cette période de réorganisation politique face à l’absence de réponse de l’État concernant l’attribution des lieux le Département outrepassera souvent ses compétences en prenant des décisions qui seront validées a posteriori par l’Administration centrale. Napoléon 1er officialisera l’appartenance des bâtiments à la ville en 1808 (Le Muséum d’Histoire Naturelle de Toulouse : son histoire, Gaston Astre, 1949 – coll. muséum, cote D595 – Rosalis).
- Le jardin est réinstallé rue des Fleurs (la Sénéchaussée) en 1756 puis à son emplacement actuel en 1794, pour ce faire l’abattoir de cochons et l’atelier national de salaisons de la Marine qui avaient investi l’ancien couvent sont déplacés (Le Jardin des Plantes de Toulouse : Sa fondation – Ses translations et ses transformations, L. Vergne, 1893-94, Toulouse, Imprimerie G. Berthoumieu – Tolosana)
- Éloge de M. le Baron Picot de Lapeyrouse, chevalier de l’Ordre royal de la légion d’honneur, Louis Amédée Decampe, 1819 – Tolosana
- Les tensions avec les habitants désireux que l’église revienne à l’exercice du culte seront telles qu’en 1808, après que le mur est tombé sur les fabriciens de la paroisse provoquant un blessé, Antoine Ferrière sera accusé d’avoir provoqué sa chute (Le Jardin des Plantes deToulouse : Sa fondation – Ses translations et ses transformations, L. Vergne, 1893-94, Toulouse, Imprimerie G. Berthoumieu – Tolosana)
- Le Jardin des plantes et l’enseignement de la botanique à Toulouse, Prunet, A., 1919 – museum de Toulouse, cote C 2597
- Préface de la Flore du bassin sous-pyrénéen, J-B. Noulet, 1837 - muséum de Toulouse, cote C 42
- “Sur une nouvelle espèce de pachyderme fossile du genre Lophiodon”, Mémoires de l’Académie royale des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse, 1851 – Gallica, BNF
- Journal de Toulouse politique et littéraire, 17 février 1839 – BM, cote Res. B XVIII 130, Rosalis. La même année Joseph Bousquet publie Améliorations à faire à la ville de Toulouse. Parmi celles-ci figurent, entre autres, ses considérations sur les différentes possibilités d’aménagement d’un cabinet d’Histoire naturelle, Gallica, BNF.
- Adolphe Caze, Nicolas Joly, Dominique Clos, Henri Filhol, Jules Guibal, Auguste Larrey, Alexandre Leymerie, Victor Molinier, Constantin Prévost, Casimir Roumeguère, Édouard Timbal-Lagrave et Urbain Vitry font partie de cette commission.
- “Le professeur J-B Noulet, sa vie, ses œuvres”, É. Cartailhac, J. Anglade, M. Leclerc du Sablon, Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse, 1918 – Gallica, BNF
- Telle celle de Casimir Roumeguère souhaitant déposer ses collections dans le futur muséum d’Histoire naturelle de la ville (Annuaire de l’Académie impériale des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse, 1858 – Gallica, BNF, Journal des arts, des sciences et des lettres, 22 mai 1858 – Gallica, BNF)
- Le fonds initial du muséum est constitué des collections de sciences naturelles du musée des Arts et des Antiques, de collections offertes par des personnalités locales dont, parmi d’autres, Jean-Baptiste Noulet, Édouard Lartet, Jean-Baptiste Rames, François Frizac, Charles Lassus, Henry Christy, Édouard Piette, Édouard Timbal-Lagrave, Félix Garrigou, Joseph Pianet et ses fils, Jausas, Jougla, Bonamy, Besaucèle, Brun, Clos, Brun, de Lapasse, Montlezun, de Marin, Martin, Nonnorguès, Poisson, Pottier, Resseguet, Smith, Sambucy, de Villaret ainsi que par un don conséquent du Muséum national (“Allocution prononcée […] le 11 juin 1865 par É. Filhol”, Mémoire de l’Académie royale des sciences, inscriptions et belles lettres, 1865 – Gallica, BNF, Registre des entrées 1860 - archives MHNT A 06 11 14, Ville de Toulouse : Musée d’histoire naturelle, A. Lécaillon, L. Mengaud, 1923 - muséum de Toulouse, cote A139, Rosalis)
- Les collections de la ville qui seront transférées du musée des Beaux-arts et des Antiques vers le muséum ne comprendront au départ que les objets de sciences naturelles. Au fil des années, les collections ethnographiques seront transférées à plusieurs reprises au sein des différents musées de la ville avant de trouver leur répartition actuelle. On trouve des traces de transfert dans les archives du muséum jusque dans les années 1960.
- Ville de Toulouse : Musée d’histoire naturelle, A. Lécaillon, L. Mengaud, 1923 – coll. muséum, cote A139, Rosalis
- “Rapport de M. Cotteau sur les seize musées de province visités par lui en 1866”, Annuaire de l’Institut des provinces et des congrès scientifiques, 1868 – Gallica, BNF
- Le conséquent volume d’objets trouvés à la grotte de L’Herm a permis maints échanges. Par ailleurs, les échanges se sont étalés dans le temps, ainsi un hamac sud américain (ETH.AC.1185) échangé avec le muséum de La Rochelle en 1936.
- Ursus spelaeus MHNT.PAL.2007.0.12 (“Squelette d’ours fossile présenté par Monsieur Trutat”, Mémoires de l’Académie royale des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse, 1865 T3 – Gallica, BNF ; “Bulletin des travaux de l’Académie pendant l’année 1864-65”, Mémoires de l’Académie royale des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse, 1865 T3 – Gallica, BNF ; Exposition des beaux-arts et de l’industrie à Toulouse dans les galeries du Musée : année 1865, 1866 – Rosalis, BM de Toulouse)
- “Historique de la Société d’Histoire naturelle durant son premier siècle”, Bulletin de la Société d’histoire naturelle de Toulouse, 1966 – Gallica, BNF
- “But et historique de la Société” Bulletin de la Société d’histoire naturelle de Toulouse, 1887 – Gallica, BNF
- Délibérations du Conseil municipal de Toulouse ; Histoire de l’élection municipale de 1865 : documents officiels et autres […], Alphonse Brémond, 1867 – Gallica, BNF
- “Aperçu sur le pouvoir municipal et classes sociales à Toulouse”, Jean Coppolani, Table ronde Pouvoir Local, 12-14 octobre 1976, Toulouse ; “La conquête de la France par le parti Républicain”, Étienne Lamy, La Revue des deux mondes, 1904, T23 – Gallica, BNF ; Dossier La Commune de Paris, Henri Guillemin rts.ch, consulté le 11 Mars 2019
- La distinction entre les deux établissements semble confuse, durant le conseil municipal du 7 mai 1866 il est mention du “muséum d’Histoire naturelle de l’École de médecine”.
- Amilhau aurait refusé de rétracter un discours jugé discréditant pour l’ancien maire. De plus, le traité passé avec l’entrepreneur Caune en vue de l’”haussmannisation” de Toulouse générant un emprunt de six millions aux dépends des œuvres sociales et culturelles aurait également contribué à sa démission (“Élections législatives et plébiscites à Toulouse sous le Second Empire”, R. Amanieu, Annales du Midi, 1950 – Persée ; Histoire de l’élection municipale de 1865 : documents officiels et autres […], Alphonse Brémond, 1867 – Gallica, BNF ; Les deux récits sur le Conseil municipal de la ville de Toulouse, Les principaux libraires, Toulouse, 1867 – Gallica, BNF ; Histoire populaire de Toulouse, L. Braud, L. Ariste, 1898 – archive.org ; Plan de la ville de Toulouse, 1867 – Archives municipales, cote 20Fi442).
- Le phénomène se reproduira en 1870, les élections remportées en août par les Républicains sont annulées par la Préfecture mais à la chute de l’Empire, le 4 septembre, les conseillers investissent le Capitole. Le préfet s’enfuit et Armand Duportal est nommé préfet par Léon Gambetta. En mars 1871, Toulouse connaîtra, sans heurt, une Commune de trois jours. Durant ces trois jours, le général Charles de Nansouty, récemment affecté à Toulouse, refuse de tirer sur les insurgés. Suite à ce refus d’exécuter les ordres, il fera soixante jours de prison, sera dégradé et restera sans affectation. (“La Commune de Toulouse (25-27 mars 1871)”, Yves Lenoir, 2012, Association des Amies et Amis de la Commune de Paris 1871, commune1871.org, consulté le 13 février 2019 ; “Armand Duportal 1814-1887”, L’Auta, juin 1988, T587 – Gallica, BNF ; “Procès des fonctionnaires de la Commune”, Le Temps, 16 août 1871 – Gallica, BNF).
- Tout oppose ces deux adversaires politiques. En 1877, Filhol, président du conseil de la fabrique, impulse l’installation du carillons de 13 cloches de l’Église Saint Exupère (École Occitane du carillon, neep.free.fr, consulté le 15 mars 2019 ; “Le jardin des scientifique”, Les amis de St Exupère, consulté le 15 mars 2019). De son côté, Castelbou, “l’un des plus farouche radicaux du Midi” (Le Figaro, 30 sept. 1885, Gallica, BNF) est accusé d’anticléricalisme après avoir fait ordonner le démontage de la statue de Sainte Germaine place Saint Georges en 1881. En 1882, il démissionne du conseil municipal suite au vote d’un budget alloué à l’achat d’un bâtiment à destination de la faculté des sciences et de médecine estimant la dépense “ruineuse” (La France médicale : historique, scientifique, littéraire, 3 janvier 1882, Gallica, BNF).
- La nomination de Filhol en tant que maire est qualifiée de “coup d’état”, sa fonction de directeur d’ “illégale”. Il est accusé de s’être approprié des collections issues des fouilles publiques du muséum en se faisant réexpédier certains des objets exposés à Paris pour l’Exposition universelle de 1867 à son domicile (Rapport sur le musée d’Histoire naturelle présenté par M. Castelbou, séance du 5 avril 1870 – Google books
references
- Les plans conservés aux Archives municipales de Toulouse
- En savoir plus sur l’histoire des bâtiments sur UrbanHist
- Le Jardin des plantes et l’enseignement de la botanique à Toulouse, Prunet, A., 1919 – coll. muséum, cote C2597
- Ville de Toulouse : Musée d’histoire naturelle, A. Lécaillon, L. Mengaud, 1923 – coll. muséum, cote A139, Rosalis
- Le Muséum d’Histoire Naturelle de Toulouse : ses galeries, Gaston Astre, 1950 – muséum de Toulouse, cote D643 – Rosalis
- Le Muséum d’Histoire Naturelle de Toulouse : son histoire, Gaston Astre, 1949 – muséum de Toulouse, cote D575 – Rosalis
- Nouveau guide de l'étranger à Toulouse (3e édition augmentée) / par François Gimet - Rosalis
- Compte-rendu de la gestion administrative de la Commission municipale du 29 Septembre 1866 au 14 Septembre 1869, 1869, H. Filhol - Rosalis
Avalaible in the museum librairay
Photo. d'en-tête : Plaque négative stéréoscopique au collodion, format 9 x 16 cm. Inscription manuscrite par Eugène Trutat sur l'enveloppe : "Toulouse - Muséum" - Coll. muséum, MHNT.PHa.916.03.069
Julia Vila, chargée de recherches documentaires et chargée des collections dites miscellanées, 2019, mise à jour en cours (2025)




















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