Photography

Les fonds sont répartis chronologiquement : le premier concerne les fonds patrimoniaux anciens et compte plus de 23 000 plaques de verre et tirages, le second, les fonds modernes composés essentiellement de commandes aux photographes de la municipalité ou à des privés (années 60 à fin 90) et le troisième, le fonds contemporain, comprend les collaborations avec des artistes photographes, les prises de vue de l'ancien photographe du muséum et les commandes. 

Le fonds ancien

Une grande partie de ces photographies a été réalisée par Eugène Trutat (1840-1910), premier conservateur du muséum de Toulouse en 1865 puis directeur de 1890 à 1900. Trutat, fin technicien et précurseur de la photographie collectait également ou reproduisait compulsivement les clichés de ses confrères.
Ce fonds contient aussi quelques albums et un film muet de Joseph Mandement tourné au muséum en 1918.

Boîte de plaques Guilleminot "La parfaite" avec la mention manuscrite : « Août 1908, vues de la province de Santander » – coll. muséum

Gustave Julien

(1870 - 1936)

Parmi les photographes identifiés, ce fonds comprend aussi, entre autres, des photographies d'Émile Cartaihac, Gustave Julien, Aristide Maria, Philippe-Jacques Potteau, Augustin Pujol ou Louis Mengaud ainsi qu'un album d'Adrien Vittu de Kerraoul. Outre l'activité de Trutat, très tôt, des prises de vues étaient réalisées en interne, le muséum étant équipé d'un laboratoire photographique. Ces clichés visaient notamment à illustrer les conférences publiques des scientifiques.
Les thèmes abordés très diversifiés : anthropologie, archéologie, architecture, pyrénéisme, voyages et expéditions scientifiques et militaires (Algérie, Asie, Espagne, Guyane, Madagascar, Nouvelle Calédonie, etc.), Toulouse et ses environs aux XIXe et XXe siècles, ainsi que les activités scientifiques pratiquées au muséum. Les procédés techniques utilisés sont tout aussi divers que les thèmes : plaques négatives au collodion, plaques négatives stéréoscopique au collodion ou gélatino-bromure d’argent, plaques de projection, films souples, papier albuminé. Ce fonds et le matériel photographique qui l’accompagne, permettent d’illustrer les multiples procédés techniques photographiques employés entre 1860 et 1930.

Lanterne de projection – coll. muséum, MHNT.PH.2015.0.1

Aristide Maria

fonds Eugène Trutat (1840-1910)

Le fonds le plus important est celui d’Eugène Trutat avec 14 000 documents (et 40 formats de plaques de verre) et une partie de son matériel de prise de vue et développement (chambres, lanternes de projection, vasques de nettoyage en faïences, etc.). En effet, en tant que conservateur dès l'ouverture en 1865 puis directeur du muséum en 1890, Eugène Trutat a réalisé de nombreux clichés au muséum mais aussi de ses expéditions dans les Pyrénées, en Espagne, Italie, Algérie et plus largement dans toute la France. Le muséum a récemment fait l’acquisition de négatifs papiers, procédé ancien réactualisé par Eugène Trutat lui-même.

fonds Augustin Pujol

Augustin Pujol était un photographe professionnel qui travaillait entre autres pour le muséum d’histoire naturelle de Toulouse. Il avait deux studios, l’un à Paris et l’autre à Toulouse au 23, allée Saint-Michel, actuelle allée Jules Guesde. Il a travaillé pour le muséum entre 1910 et 1940. Il y photographia les galeries, les collections et les principales étapes de réalisation des bisons du Tuc d’Audoubert et la naturalisation de l’éléphant Punch par Philippe Lacomme.

Animation d'une photographie stéréoscopique, "Foire aux cochons", de Trutat Foire aux cochons de Foix, mars 1903, photo. d’E. Trutat – coll. muséum, MHNT.PHa.45107.01.001

Augustin Pujol

Environ deux cents photographies lui sont attribuées, principalement aux formats 13 x 18 cm et 9 x 12 cm dont celles réalisées pour l'ouvrage Ville de Toulouse : Musée d'histoire naturelle édité par le muséum en 1923 et conservé à la bibliothèque (cote A 139, disponible sur Rosalis).

Gaveuse d'oie par Philippe Lacomme, photo. : A. Pujol - coll. muséum, MHNT.PHa.138.B05.10

Montage de l'éléphant Punch par Philippe Lacomme, photo. : A. Pujol - coll. muséum, MHNT.PHa.912.M2.02

Reconstitution de la caverne du Tuc d'Audoubert par Philippe Lacomme - coll. muséum, MHNT.PHa.138.B06.10

Coq, photo. : attribuée à A. Pujol - coll. muséum, MHNT.PHa.138.B22.025

Louis Mengaud

(1876 - 1957)

fonds Rolland Bonaparte (1858-1924)

Roland Napoléon Bonaparte, "Prince Bonaparte" descendant de Lucien Bonaparte, est géographe et botaniste. Le muséum conserve des photographies anthropologiques achetées au XIXe ainsi que des items ethnographiques faisant partie d'un lot échangé contre des costumes pyrénéens avec le Musée du Trocadéro en 1891. Le musée conserve d'autres achats de ce type de clichés dits "photographies anthropologiques" acquis auprès de Jacques-Philippe Potteau et d'Eichtal. Trutat en également réalisé.

fonds LOUIS MENGAUD (1876-1957)

Le professeur Louis Mengaud était conservateur des collections de géologie et de minéralogie du muséum d’histoire naturelle de Toulouse de 1912 à 1925 et membre de la commission de surveillance de l’établissement jusqu’en 1943. Beaucoup de ses photographies ont été réalisées dans le but d’illustrer ses cours universitaires de géologie à la faculté de Toulouse et concernent la géologie, la minéralogie, la paléontologie, la sismologie, etc. Sa collection géologique qui est aujourd’hui conservée par l’Université Paul Sabatier à Toulouse et ses photographies au muséum.

Santander, Comillas, La Punta Miradoria (Albien), photo. L. Mengaud – coll. muséum MHNT.PHb.8510.08.0046

Le fonds moderne

Le second est le fonds moderne composé de tirages argentiques et de diapositives produites, hors quelques commandes, notamment à Jean Cousin et Dieuzaide, par l’ancien atelier municipal de photographie de Toulouse entre les années 1970 et fin 1990. Ces photographies représentent essentiellement les pièces de collections, les expositions ou évènements du muséum.

Le fonds contemporain

La photothèque collabore avec des artistes photographes et plasticiens. Les créations qui en découlent constituent avec les nouvelles campagnes photographiques numériques, le fonds contemporain. Par exemple, en 2021, l’artiste Marie Frécon travaillait sur la question des espèces menacées et proposait une série de photographies axée sur les spécimens ornithologiques du muséum, qui fait l’objet d’expositions itinérantes.

Fonds MArie Frécon

Ce fonds est né d’une collaboration entre l’artiste photographe et plasticienne Marie Frécon et le muséum en 2021. Marie Frécon travaille l’argentique depuis une vingtaine d’années et réalise ses propres tirages en laboratoire, pratique les virages, la colorisation au pinceau, ainsi que le photogramme.
Cette série photographique s’appuie sur un travail mené autour des collections ornithologiques du musée, et fait suite à une précédente série réalisée sur les collections ornithologiques du muséum de Gaillac en 2016, intitulée La mélancolie des Oiseaux.
Elle propose une mise en scène des oiseaux régionaux axée sur les espèces menacées, afin de nous sensibiliser aux thématiques de la protection de la biodiversité.
Son choix s’est porté sur certains spécimens faisant partie de la liste rouge établie par l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), qui évalue le degré de menace par espèces au niveau mondial. En France métropolitaine par exemple, l’outarde barbue est considérée comme espèce disparue, la grue cendrée en danger critique et le gypaète barbu en danger selon la Redlist de l'UICN. Cette classification est évidemment amenée à évoluer en fonction des mesures de protection mises en place. Ces photographies ont pour but de restituer à ces spécimens naturalisés leur présence au monde, en leur donnant une nouvelle illusion de vie.

Cette série a notamment donné naissance à l’exposition « Le silence des Oiseaux ?… », une exposition proposée par la photothèque dans le cadre des actions culturelles territoriales de Toulouse Métropole ; elle permet de rendre hommage à la beauté, à la grandeur et à la vulnérabilité des oiseaux.

Travaux de peinture dans les galeries du muséum, photo. : Mairie de Toulouse, atelier photographique - coll. MHNT

Chouette effraie naturalisée conservée au muséum, photo. : Marie Frécon

Paonne naturalisée conservée au muséum photographiée par Marie Frécon

références


  • Le Tarn : Regard photographique d’Eugène Trutat (1840-1910), Bertrand de Vivies, Luce Lebart, Frédérique Gaillard, Donatien Rousseau, Éditions Grand Sud, Albi, 2013
  • Biarritz par Georges Ancely et Eugène Trutat, Bruno Fay, Marc Ancely, Frédérique Gaillard, Luce Lebart, Patrice Guérin, Aquarium de Biarritz, Biarritz, 2016
  • « Sciences, enseignement et photographie : les indissociables activités d’Eugène Trutat (1840 – 1910) », Frédérique Gaillard, In Plaques photographiques, fabrication et diffusion du Savoir, Colloque international organisé par Denise Borlée et Hervé Doucet, Institut d’Histoire de l’art (EA 3400), Université de Strasbourg, mars 2016 (Presses Universitaires de Strasbourg, 2019)
  • Présentation de l’exposition Eugène Trutat du Muséum de Toulouse, Christophe Giffard
  • Instants saisis, Emma Fariñas, Mira productions, 2015
  • « Organisation d’une photothèque polymorphe dans un muséum en perpétuel mouvement : le muséum d’Histoire naturelle de Toulouse et ses 150 ans de photographies », Frédérique Gaillard, Les dossiers de l’OCIM Musées, Centres de sciences et réseaux documentaires : s’organiser et produire, OCIM,‎ 10 octobre 2016, p. 127 (ISBN 978-2-11-139616-6)

À retrouver dans ces thématiques



Photo. d'en-tête : Victor Bonhenry, atelier de taxidermie, photo. Trutat - coll. muséum, MHNT.PHa.1824.06.001a

Lisa Cocrelle, responsable de la photothèque, dernière mise à jour : 2025